

L'IA, alliée inattendue
ou menace du secteur associatif ? - ANEOL
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Par Solyne Charente, Community Manager
L'IA, alliée inattendue ou menace du secteur associatif ?
Le secteur associatif est confronté à de nombreux défis : numérisation des pratiques, fortes restrictions budgétaires, attentes sociétales de plus en plus nombreuses. Pour continuer à jouer leur rôle social, les associations doivent s’interroger sur les moyens à leur disposition pour gagner en efficacité, tout en restant fidèles à leurs valeurs. Parmi les outils disponibles, l’intelligence artificielle (IA) suscite à la fois curiosité, méfiance et interrogations. Si elle offre des opportunités intéressantes en termes de gestion ou de communication, elle soulève aussi des questions éthiques et écologiques qui ne peuvent être ignorées.
Cet article propose un tour d’horizon sur l’usage de l’IA dans les associations. Nous y traiterons :
- L’impact actuel de l’IA dans le secteur associatif
- Les usages concrets de l’IA pour les associations
- Comment intégrer l’IA dans son association
- Les règles d’or pour un usage responsable de l’IA
1. L'impact actuel de l'IA dans le secteur associatif
L’usage de l’intelligence artificielle s’est progressivement répandu dans divers secteurs, et les associations n’y échappent pas. Comprendre l’impact de l’IA pour le secteur associatif, sans pour autant surestimer ni sous-estimer les effets, est une première étape pour identifier les usages.
L’une des promesses de l’IA pour les associations est d’automatiser les activités chronophages : génération de supports de communication, répondre à des appels à projet, etc. Cela permettrait aux équipes de se recentrer sur la mission de l’association, de renforcer sa présence auprès des bénéficiaires et de développer le projet associatif. Pour ceux qui l’utilisent déjà, l’IA leur permet d’économiser entre 57 minutes à 3 heures sur leurs tâches journalières, en fonction des métiers selon une étude d’Artefact/Odoxa, publiée le 7 février 2025. Ce temps gagné est alloué à des tâches plus stratégiques, au développement de nouvelles compétences ou à de nouvelles missions.
Pour tirer profit de ces opportunités, les associations doivent réfléchir à comment identifier les besoins réels, sensibiliser les équipes, cadrer les usages avec une vigilance éco-responsable.
Usages concrets de l’IA pour les associations
De nombreux cas d’usage existent, mais tous ne se valent pas. Il est tentant de vouloir tout révolutionner dès qu’un outil IA se présente. Pourtant, chaque technologie doit être évaluée à l’aune des besoins spécifiques de l’association, ses usages numériques et de ses capacités de déploiement.
Plusieurs associations ont d’ores et déjà intégré l’intelligence artificielle dans leur fonctionnement. C’est notamment le cas d’organisations humanitaires qui s’en servent pour analyser des images satellites et identifier rapidement les régions sinistrées après une catastrophe naturelle.
Que peut réellement apporter l'IA aux associations ?
Voici une liste non exhaustive des cas d’usages de l’IA :

Lors de l’intégration d’un nouvel outil, l’essentiel est de tester, en priorité, un usage simple qui répond à un besoin identifié. Cela permet de valider l’intérêt réel de l’IA utilisée et d’en mesurer l’effet sur l’activité avant d’envisager une utilisation plus large.
Comment intégrer l'IA dans mon association ?
Pour garantir un déploiement maîtrisé de l’intelligence artificielle, votre gouvernance devra mettre en place des procédures et une politique IA bien définies. En effet, elle doit communiquer clairement l’interdiction ou l’intégration de l’utilisation de l’IA. Et ce, même si aucune IA spécifique n’est déployée en interne.
Chez Aneol, nos experts IA accompagnent les associations dans leur intégration de l’intelligence artificielle. Voici les 8 étapes clés pour un déploiement optimal de l’IA au sein de votre association :
1 – Analyser vos besoins IA
Avant de penser à des outils ou des solutions, il est important d’identifier les enjeux concrets de votre association : quelles tâches prennent du temps ? Où manque-t-elle de ressources ? Cette phase permet de poser un diagnostic clair sans partir du principe que l’IA est toujours la réponse.
2 – Recenser et structurer vos données
Une intégration réussie de l’IA commence par une bonne gestion des données. La plupart des outils nécessitent un minimum de structuration pour fonctionner correctement. Il est donc nécessaire de recenser vos bases de données (CRM, formulaires, rapports, e-mails…), de les nettoyer (doublons, erreurs) et de les organiser dans un format exploitable.
3 – Toujours rester en conformité
Pour garantir une conformité juridique, notamment au RGPD, il est recommandé d’opter pour des outils européens et d’encadrer les relations contractuelles avec des prestataires via des clauses dédiées à la sécurité, à l’éthique et à la confidentialité.
4- Favoriser une culture IA dans votre association
Sans l’adhésion de vos équipes, aucun outil ne tient ses promesses. Si vos bénévoles, salariés ou partenaires ne comprennent pas son utilité ou la redoutent, son intégration sera vouée à l’échec. Pour lever les craintes et donner du sens, il est utile d’organiser des ateliers, de proposer des formations et de partager des exemples concrets. Par exemple, vous pouvez organiser des sessions d’acculturation pour tous, valoriser les « petites victoires » issues des premiers usages et créer un groupe de travail référent sur l’IA.
5 – Nommer un référent IA
La désignation d’un référent IA au sein de l’équipe facilite grandement le processus. Ce rôle ne nécessite pas de compétences techniques poussées, mais une bonne connaissance de l’IA. Le référent fait le lien entre les outils, les utilisateurs et la direction.
6 – Cadrer les usages
Une fois les cas d’usage identifiés, il faut définir un cadre clair : qui utilise l’IA ? dans quel but ? avec quelles données ? et selon quelles règles ? Ce cadrage permet d’éviter les dérives, de sécuriser les pratiques et de garantir la cohérence avec les valeurs de l’association. Pour encadrer les usages, mettez en place une charte IA et initiez un dialogue avec les parties prenantes.
7- Mesurer l’impact de l’IA
Mettre en place des indicateurs dès le départ permet d’évaluer ce que l’IA apporte réellement : gain de temps, amélioration de la qualité de service, réduction des erreurs, etc. Cela permet aussi d’ajuster les usages si les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous.
Voici une synthèse des étapes recommandées pour initier une démarche IA structurée :

4. Les règles d'or pour un usage responsable de l'IA
Les risques de l’IA
Chaque usage de l’IA doit être encadré et réfléchi. L’automatisation, même partielle, modifie les processus internes et peut exposer votre association à des risques juridiques, éthiques ou réputationnels. Comme toute technologie, l’IA présente des opportunités mais apporte son lot de risques. Ces risques comprennent :
Shadow IA
L’utilisation non encadrée d’outils IA par des collaborateurs est un risque sous-estimé. Sans ligne directrice claire, ces initiatives individuelles peuvent échapper à votre DSI et provoquer des fuites d’informations ou des usages contraires à l’éthique.
IA-anxiété
L’utilisation généralisée de l’IA peut créer de l’inquiétude parmi les équipes : peur d’être remplacées, sentiment de perte de contrôle ou incompréhension des outils. Ce stress technologique, s’il n’est pas pris en compte, peut freiner l’adoption et créer des tensions internes.
Impact écologique
Une requête sur Chat GPT consomme plus de 6 fois la consommation électrique d’une recherche Google. L’usage massif de l’IA contribue à l’augmentation de la consommation électrique et à l’empreinte carbone. D’où l’importance, de définir en amont les usages de l’IA et l’utiliser quand cela est nécessaire pour limiter son impact.
Biais algorithmiques
L’IA reflète les données sur lesquelles elle a été entraînée. Si ces dernières comportent des stéréotypes ou des biais discriminants, les résultats générés les reproduisent. Sans une vérification humaine des réponses de l’IA, elles peuvent porter atteinte à la diversité ou renforcer des inégalités sociales.
Propriété intellectuelle non définie
Les textes, images ou vidéos générés par une IA s’inspirent d’un corpus d’œuvres existantes. Cela soulève des interrogations complexes : à qui appartiennent ces productions ? Peut-on les réutiliser publiquement ? Quels sont les droits des auteurs initiaux ? En l’absence de cadre juridique clair, la prudence reste de mise.
Fuite de données
Les IA sont souvent hébergées sur le Cloud. Les données qui y sont partagées (données des bénéficiaires, courriels internes, bilans d’activité…) peuvent être exploitées, transférées ou utilisées pour entraîner d’autres modèles d’IA sans votre consentement. Il y a un risque élevé de fuite de vos données si vos équipes n’anonymisent pas les données partagées.
Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place ?
Les experts d’Aneol vous partagent leurs bonnes pratiques pour un usage responsable de l’IA :
- Choisir des outils IA respectueux des réglementations (notamment le RGPD), de préférence hébergés en Europe.
- Établir une charte d’usage interne, partagée avec les équipes, qui précise les outils autorisés, les cas d’usage acceptés, les données exploitables et les validations requises.
- Réaliser des audits réguliers des pratiques pour détecter les usages déviants ou non-conformes.
- Accompagner les équipes avec des formations dédiées, notamment sur la formulation des requêtes (prompting), la vérification des résultats (biais, erreurs, hallucinations), et la sécurisation des données.
- Informer les bénéficiaires et partenaires sur la présence de traitements automatisés, notamment dans les communications ou les prises de décision assistées.
Un usage responsable de l’IA repose autant sur la technologie que sur la gouvernance. En intégrant ces risques dès la conception des projets et en adoptant une politique d’usage claire, les associations peuvent se prémunir contre certains risques.
Conclusion
L’IA n’est ni une fin en soi, ni une solution miracle. C’est un outil au service du projet associatif qui doit rester centré sur les valeurs humaines et l’intérêt général. Elle ne remplacera pas la mission humaine, mais peut alléger certaines charges, enrichir l’analyse d’impact ou soutenir la mobilisation des publics.
Encore faut-il définir son usage : à quoi l’outil sert-il, pour qui, dans quel cadre ? Une IA bien choisie, bien pilotée, et bien expliquée peut amplifier l’utilité sociale de votre association. À vous de l’adapter à vos besoins, à vos valeurs, et à votre impact.
Pour intégrer l’IA de manière pérenne dans votre association il est souvent utile d’être accompagné. Aneol vous aide à poser les bonnes questions, choisir les bons outils et installer une gouvernance IA adaptée à votre réalité associative :
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